13ème séance, samedi 26 janvier : l'attaque composée, feinte de coup droit dégagé : travailler le geste

Aujourd'hui, nous allons renforcer l'apprentissage du geste technique de l'attaque composée (feinte de coup droit dégagement).

Fondamentaux

On fait un travail sur la fente en mettant l'accent sur la coordination. L'image que je donne est celle du fil invisible reliant le poignet à la cheville. Lorsque le bras s'allonge, le fil tire la jambe avant qui s'élance. C'est donc le départ du bras qui va entraîner celui de la jambe.

On reprend ensuite ce qu'on avait fait la semaine dernière : lier une marche et une fente en essayant d'allonger le bras au moment de la pose du pied arrière.

L'attaque composée : feinte de coup droit dégagement

a) Reprise de l'attaque du château

Nous avions introduit cette action offensive lors de la séance précédente. Nous reprenons la première situation qui avait permis de comprendre l'utilité de mettre l'adversaire en incertitude : attaquer par coup droit, c'est difficile sur un adversaire qui est bien sur ses appuis...Le défenseur n'aura pas vraiment de mal à intercepter l'attaque avec une parade latérale, son geste étant plus court que celui de l'attaquant qui doit allonger le bras et se fendre. Il faut donc ruser et faire en sorte que l'adversaire ne sache pas où va se terminer l'attaque.

J'avais donc proposé cette situation, afin que les élèves comprennent la raison pour laquelle il pouvait être nécessaire de composer son action offensive : l'attaque du château.

Je l'ai détaillée la semaine dernière, nous l'avons reprise aujourd'hui, les images vidéo sont en fin de page.

b) Travail sur le passage de pointe.

C'est un exercice que nous avons déjà fait. Les deux escrimeurs sont à l'engagement de sixte. L'un d'eux, lorsqu'il le souhaite, doit changer d'engagement. S'il réussit à toucher le fer de son adversaire, il marque un point. Si ce dernier arrive à dérober sans qu'il y ait contact, c'est lui qui marque un point.

Je passe dans les rangs et insiste sur le fait de faire des passages de pointe les plus petits possibles.

L'intérêt de cet exercice est de se faire sous forme d'opposition, puisqu'il y a des points en jeu.

c) Situation de coopération

Il y a une semaine, nous avions établi que pour tendre un piège à l'adversaire, il fallait faire semblant d'attaquer d'un côté pour faire parer l'adversaire. En parant, il fermait une porte mais en ouvrait une autre dans laquelle on pouvait s'engouffrer en effectuant un dégagement. On avait travaillé sur une situation de coopération où le défenseur se tenait pointe à terre et parait lorsque l'attaquant allongeait son bras. Le geste ample de la parade permettait à l'attaquant de percevoir le mouvement défensif adverse et de dégager au bon moment : lorsque les deux lames sont sur le point d'entrer en contact.

Aujourd'hui, nous allons positionner le défenseur en garde "normale" de sixte. Cela aura pour effet de raccourcir le moment où la main amorce le mouvement de quarte et celui où les lames vont entrer en contact. Il faudra donc que l'attaquant traite plus rapidement l'information et effectue son dégagement avant que les fleurets se touchent. Sinon, la priorité reviendra au défenseur.

Je leur demande de se mettre à distance de fente. On revoit quelques notions théoriques : l'attaque commence comme un coup droit pour provoquer le geste défensif de l'adversaire et finit par un dégagement. Puisqu'on fait semblant de faire un coup droit, on fait ce que l'on appelle une feinte...L'attaque s'appelle feinte de coup droit - dégagement.

Pour que l'exercice réussisse, je donne deux consignes importantes :

- le défenseur pare dès que le bras de l'attaquant finit de s'allonger

- si l'attaquant a du mal à faire un dégagement sans se faire parer, le défenseur doit ralentir sa parade. Il faut bien qu'ils aient à l'idée que c'est un exercice de coopération.

Le but est donc de faire cinq attaques composées réussies.

Les critères de réussite sont :

- effectuer un dégagement sans être paré

- toucher avant ou pendant la pose du pied avant

- être à distance.

Lorsque ces critères sont remplis, l'attaquant marque un point. Au bout de cinq, les partenaires changent de rôle.

c) Situation d'opposition

Je reprends la situation qu'ils connaissent bien maintenant :

Les deux escrimeurs sont à peu près à distance de fente, une ligne marquée au ruban adhésif entre les deux pieds. Ils ne doivent pas dépasser avec le pied arrière cette trace au sol, afin de les obliger à se fendre. Interdiction leur est faire de frapper le fer pour une autre raisons que parer, cela permettant de mieux faire ressortir la logique attaque-défense. Ainsi, les recherches de fer et autres battements intempestifs sont proscrits.

Je rajoute un élément : seul un des deux tireurs aura le droit d'attaquer en premier. S'il touche directement, quelle que soit l'attaque (mais qui ne peut être que simple ou composée) il marquera trois points. S'il est paré, les deux tireurs continuent jusqu'à la touche qui, si elle est valable, vaudra un point.

Le fait d'imposer un rôle d'attaquant ou de défenseur pour la première action de jeu doit, normalement, inciter l'attaquant à produire des attaques composées. Effectivement, on se retrouve un peu dans la situation du l'attaque du château où le défenseur attend l'attaquant en ayant ses deux pieds au sol. Attaquer directement par coup droit serait voué à l'échec. Toutefois, certains réussiront à toucher avec une attaque simple, mais après avoir mis l'adversaire dans l'incertitude, comme on peut le voir sur la vidéo.

Les vidéos

Vidéo 1 : l'attaque du château

Vidéo 2 et 3 : situation de coopération

Vidéo 4, 5 et 6 : situation d'opposition

Vidéo 7 et 8 : images prises lors d'assauts